Saison 10
Saison 10
Mamadou Traoré Le tueur aux mains nues
Entre avril et décembre 1996, Mamadou Traoré a agressé six femmes, âgées de 11 à 71 ans, avec pour seule arme ses poings. Il a tué deux de ses victimes et laissé les quatre autres défigurées et amnésiques. Le procès s'ouvre le 7 février 2000 à Paris. Maître François Honnorat, l'avocat de la défense, évoque l'enfance très difficile d'un homme qui se dit l'objet d'un «maraboutage», un sort magique. Sa mère soutient, elle aussi, la thèse du mauvais sort, jeté sur ce fils qu'elle appelle «l'enfant du diable». Mais les experts déclarent Mamadou Traoré responsable de ses actes et les jurés le condamnent à la peine maximale : la perpétuité, assortie de 22 ans de sûreté.
Le gang de Roubaix
Entre janvier et mars 1996, le «gang de Roubaix» a semé la terreur dans la région lilloise. Des braquages de supermarchés à l'arme lourde aux fusillades en pleine ville, jusqu'à une tentative d'attentat : ils ont semé le trouble sur leurs motivations terroristes. Leurs deux leaders avaient des liens très forts avec l'islamisme. Olivier Guérin, procureur de la République de Lille, Gérard Hostekint, chef de groupe à la PJ de Lille, David Cliqueteux, ami de Lionel Dumont, et Didier Cardon et Philippe Gouget, de la brigade anticriminalité de Roubaix, notamment, reviennent de manière circonstanciée sur cette affaire.
Geneviève Montillet La diabolique d'Antibes
Pour toucher les assurances vie qu'elle avait contractées au nom de son compagnon, Geneviève Montillet n'a pas hésité à demander à ses fils et un de leurs amis de l'assassiner. Mais ils ont échoué. C'est finalement elle qui a tué Eric de Vriendt. Il a fallu sept années de procédure pour que la meurtrière, qui avait habilement réussi à faire passer le décès pour un accident, soit arrêtée. Le 1er novembre 1992, Eric de Vriendt est renversé par une voiture alors qu'il se promène à vélo sur le Cap d'Antibes. Il reste plongé dans un état végétatif. Après trois mois d'hospitalisation, sa compagne insiste pour le ramener chez eux. Il meurt peu de temps après. Geneviève organise les obsèques, mais ne prévient personne. La mère d'Eric n'est avertie du décès que quelques jours plus tard.
Patrick Trémeau Le violeur des parkings
Le violeur multirécidiviste Patrick Trémeau a fait changer la loi sur le suivi des délinquants sexuels. Dans les années 90, il a agressé treize femmes et a été condamné à seize ans de prison. Les faits ont été commis dans l'Est de Paris, le plus souvent dans des parkings souterrains. Anne Bordier et trois autres femmes ont raconté les mots de leur violeur et son regard. Chacune présentait un profil similaire : belles, cultivées et d'un bon niveau social. Les victimes étaient absolument convaincues qu'il allait récidiver, se sont mobilisées pour que leur agresseur ne sorte pas de prison, en vain. En 2005, à peine libéré, Patrick Trémeau a violé à trois reprises, provoquant un tollé médiatique et une modification de la loi.
Roland Moog:Meurtre au cinéma
Carole Prin a été asassinée en 1995 alors qu'elle était sur le point d'accoucher. Son compagnon, le projectionniste Roland Moog, l'a abattue d'une balle dans la nuque. Le coupable ne s'est jamais vraiment expliqué sur ce meurtre, laissant les psychiatres et les juges supposer qu'il ne supportait pas l'idée d'avoir un autre enfant, lui qui avait déjà caché à ses parents sa double paternité. Par ailleurs, Roland Moog menait une double vie : il était en effet l'amant de Carole et d'une autre femme. Le 17 mai 1995, Carole l'appelle au cinéma Star de Strasbourg, où il travaille : elle a de violentes contractions, et lui demande de la rejoindre à la maternité. Mais elle n'est jamais arrivée sur les lieux.
Jean-Baptiste Hennequin Triple meurtre au Grand Hôtel
En 1997, Jean-Baptiste Hennequin, veilleur de nuit au Grand Hôtel de Saint-Quentin, assassine sauvagement ses deux patrons, Léo Roupioz et Gisèle Kuntzler, et Michèle Fabris, sa collègue réceptionniste, à l'aide d'un fusil et d'une hache. Ayant pris la fuite, il est arrêté quatre mois après les meurtres. Au cours de son procès, il n'a jamais montré le moindre regret, allant jusqu'à se poser en victime. Il s'acharne par ailleurs à salir la mémoire des défunts. Jean-Baptiste Hennequin sera condamné à la peine maximale, la perpétuité, avec une peine de sûreté de 22 ans. Il avait déjà fait de la prison à plusieurs reprises par le passé.
Claude Lastennet Tueur de vieilles dames
Son premier meurtre, Claude Lastennet l'a commis à 23 ans, presque par hasard. Il tentait de cambrioler une vieille dame. Elle a résisté. Il l'a tuée. Et il y a pris goût. Dans les cinq mois qui ont suivi, il a récidivé cinq fois, tuant quatre de ses cinq victimes. Toutes habitaient seules, en région parisienne, le long de la même ligne de bus. Toutes étaient très âgées. Frédéric Lastennet, le jumeau de Claude, évoque sa difficulté à comprendre comment son frère a pu basculer dans une telle violence. Une psychologue, Monique Delocque-Fourcaud, revient sur l'évolution de cet homme, qui a pris conscience de ses actes en détention. Claude Lastennet a été condamné à la réclusion à perpétuité avec 18 ans de sûreté en 1997.
Patrick Gateau, le procès de la récidive
Le 3 juin 2005, Nelly Crémel disparaît pendant son footing quotidien sur les routes de campagne autour de Reuil-en-Brie, en Seine-et-Marne. Après une semaine de recherches, son corps est retrouvé, dissimulé sous des branchages, dans le bois du Tarterel. Elle a reçu deux balles et son crâne a été fracassé avec une rare violence. La SR de Paris, dirigée par le colonel Philippe Guérin, procède à des contrôles systématiques et finit par obtenir une piste. Serge Mathey, un maçon de 28 ans, est placé en garde à vue et passe aux aveux. Le 3 juin, il a bien enlevé et tué Nelly Crémel. Mais il n'était pas seul. Son complice est Patrick Gateau, un récidiviste. Guérin a été condamné à trente ans de réclusion et Gateau à la perpétuité.
Annie et Yann Baudet - Meurtre en famille
Le 13 février 1998, François Baudet disparaît. Rozenn, sa fille, n'a aucune nouvelle. Elle en parle à sa soeur Sandrine, qui obtient des explications : François Baudet serait mort au cours d'une dispute qui aurait mal tourné avec son fils, Yann. Rozenn ne croit pas à un accident et accuse sa mère et son frère de meurtre. Lors d'un premier procès, les jurés condamnent Yann à 27 ans de prison avec une peine de sûreté des deux tiers. Parmi les intervenants figurent notamment Yann Baudet, Rozenn, Sandrine, Isabelle Poinso, substitut du procureur de la République à Nice, Audray Vazzana, avocate de Yann Baudet, le juge d'instruction J.P. Buffoni, Roger Nahon, enquêteur de personnalité, André Bloch, chef de la Brigade criminelle à Nice, Michel Valiergue, avocat de Rozenn, Marthe Le Clech, amie du couple Baudet, et Michel Mary, journaliste.
Débat : Criminel de père en fils ?
Après la diffusion du numéro de «Faites entrer l'accusé» consacré à l'affaire Baudet, Christophe Hondelatte poursuit cette soirée par un débat sur la question de la violence criminelle. Pour répondre à cette question, il sera entouré d'experts : psychanalyste, psychiatre, professionnel de l'aide à l'enfance, juge d'instruction ou avocat. Ceux-ci expliquent que tous les enfants battus ne deviennent pas forcément des adultes violents, mais exposent aussi pourquoi la plupart des assassins ont connu la violence dans leur jeunesse. Ils évoquent également des mesures de prévention à mettre en place. Des témoins viennent également exposer leur histoire. Des reportages ponctuent le débat, notamment un montage d'archives de «Faites entrer l'accusé».
Vincenzo Aiutino, l'homme aux cinquante affaires
A 21 ans à peine, il était déjà surnommé «l'homme aux cinquante affaires». En 1991 et 1992, Vincenzo Aiutino a aussi tué trois femmes à Longwy, en Lorraine : Isabelle Le Nénan, Isabelle Christophe et Bernadette Bour. Arrêté pour ces crimes, Aiutino est jugé en mars 1998 à Nancy. Les jurés découvrent une enfance meurtrie par la violence d'un père qui l'obligeait à manger ses excréments quand il s'oubliait dans son lit. Mais l'atrocité du meurtre de ces trois femmes, tuées à coups de barre de fer, ne laisse aucune place à la clémence. Aiutino est condamné à la perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 18 ans.
Bérenger Brouns, charcutier au marché Saint-Martin
Bérenger Brouns était traiteur italien au marché Saint-Martin, à Paris. En 2005, dans son arrière-boutique, il a découpé en morceaux sa maîtresse, qui était par ailleurs son employée, le fils de celle-ci et son petit chien. Christelle l'avait rendu fou d'amour. Au bout de quatre mois d'enquête, en garde à vue, Bérenger craque. Il révèle qu'au cours d'une dispute, Christelle l'a giflé. Il l'a étranglée. Puis il a étranglé Lucas et étouffé le chien. Il a ensuite découpé les corps dans son atelier de charcutier et s'en est débarrassé en les dispersant dans les poubelles de Paris. Son avocat, maître Jean-Marc Fédida, a eu beau plaider le crime passionnel, Bérenger Brouns a été condamné en 2007 à trente ans de prison.
Le Lord assassiné
Lord Anthony Ashley Cooper, comte de Shaftesbury, a été assassiné à l'âge de 66 ans. Descendant d'une éminente famille de l'aristocratie anglaise, il fréquentait assidûment les bars à hôtesses de la Côte d'Azur. Son cadavre a été retrouvé en avril 2005 dans un ravin du vallon de la Rague. Il était porté disparu depuis novembre 2004. Lord Anthony était en instance de divorce avec sa femme Jamila, qu'il voulait quitter pour une nouvelle conquête. Après le signalement de sa disparition, les médias anglais sont venus en masse sur la Croisette, attirés par la réputation sulfureuse de l'aristocrate.
La folle cavale de Lionel Cardon
A l'automne 1983, Lionel Cardon est devenu l'ennemi public numéro un. Accusé de l'assassinat à Pessac d'un éminent chirurgien bordelais et de sa femme, il s'est lancé dans une cavale sanglante, marquée par le meurtre d'un brigadier et père de famille de 35 ans et par une spectaculaire prise d'otages dans un cabinet d'avocats à Paris, où il a également attiré une journaliste. C'est la femme de ménage qui a finalement réussi à donner l'alerte. Après neuf heures, Lionel Cardona a accepté de se rendre. Jugé en 1986, il a été condamné à la perpétuité à deux reprises mais a continué de nier le meurtre de la femme du chirurgien.
Jacquy Haddouche, au hasard du crime
Entre 1995 et 2002, Jacquy Haddouche a tué trois fois, sans raison, au hasard de sa route. Sans la ténacité d'une juge d'instruction, il aurait sans doute échappé à la justice pour une grande partie des faits. Entre 2007 et 2009, au cours de différents procès, Jacquy Haddouche a finalement été condamné à trente ans de prison dont vingt de sûreté pour le meurtre de Sylvain Rome, et à la perpétuité et 22 ans de sûreté pour les deux autres meurtres ainsi que pour l'agression de Liliane Michaud et un viol commis en 1995. A l'audience, il avait avoué le meurtre de Léo Capon, sans pour autant l'expliquer.
Valérie Subra La mort sur rendez-vous
Le 8 décembre 1984, à Paris, la police trouve le corps de Gérard Le Laidier, avocat. Le Laidier avait rendez-vous avec une jeune fille qu'il avait sans doute rencontrée dans un restaurant branché. Le 17 décembre, c'est le cadavre d'un commerçant, Laurent Zarade, qu'on retrouve dans son appartement. Il avait également rendez-vous avec une jeune fille qu'il avait rencontrée dans le même restaurant. La famille Zarade retrouve son identité : Valérie Subra, 19 ans. Face aux policiers, elle reconnaît sa présence sur les lieux et dénonce deux complices : son petit ami Laurent Hattab et Jean-Rémi Sarraud. Valérie a séduit les deux victimes et obtenu un rendez-vous chez eux. Tous trois seront condamnés à la perpétuité, assortie de 18 ans de sûreté pour Sarraud et Hattab, et de seize pour Valérie Subra.
Débat : La prison change-t-elle les détenus ?
La prison, Valérie Subra, Jean-Rémi Sarraud et Laurent Hattab l'ont fréquentée une vingtaine d'années. Aujourd'hui, ils ont refait leur vie. Dans Faites entrer l'accusé, Jean-Rémi Sarraud raconte qu'il a payé sa dette, mais qu'il n'est plus le même homme. Il s'est marié en prison, avec une jeune fille qui venait le visiter. Il a eu un enfant mais les murs de sa cellule viennent encore le hanter. Grâce aux formations qu'il a suivies en prison, il travaille maintenant dans l informatique. Il lui a aussi fallu se reconstruire psychiquement après les deux meurtres auxquels il a participé. Un ami, aumônier l'y a aidé, en prison.
Frédéric Audibert : violence à huis clos
Le 23 octobre 2003, la PMI de Grasse alerte le procureur de la République. Antoine, un bébé de 2 mois, devait faire l'objet d'un placement provisoire mais les deux parents, Frédéric Audibert et Sandrine Autret, ne donnent plus de nouvelles. Chez eux, à Sausses, les gendarmes ne trouvent personne. Les parents de Sandrine n'ont pas de nouvelles de leur fille depuis une dizaine de jours. Mais Frédéric les a appelés. Il leur a demandé s'ils savaient où était Sandrine. Il appelle aussi régulièrement sa famille à qui il tient des propos incohérents. Les gendarmes localisent ses appels à Nice, font le tour des hôtels et finissent par l'interpeller au bout d'une semaine. En mai 2008, il a été condamné à trente ans de réclusion criminelle pour avoir battu à mort Sandrine Autret et avoir laissé agoniser Antoine, leur bébé.
La fille indigne et le récidiviste
En janvier 2005, Driss Sajdi viole et assassine Maryse Louvet, la mère de sa petite amie de l'époque, Emilie. Lorsque le corps est découvert, les trois filles de Maryse, Angélique, Annabelle et Emilie sont interrogées par la police. Rapidement, les enquêteurs comprennent qu'Emilie leur cache quelque chose. Elle finit par leur parler de son petit ami, Driss Sajdi. Les policiers le connaissent : ce Marocain avait violé et assassiné une jeune femme en 1991. Condamné alors à 20 ans de prison, il est libre depuis 6 mois. Emilie raconte alors comment s'est déroulé le meurtre. Alors que Driss s'enfuit au Maroc, d'où il ne peut être extradé, Emilie passe devant la cour d'assises de Seine-et-Marne, où elle est condamnée à 20 ans de réclusion avec une peine de sûreté des deux tiers.