Saison 3
Saison 3
L'assassinat du petit Grégory
Le 16 octobre 1984, un enfant de quatre ans, Grégory, était jeté pieds et poings liés dans une rivière, à Lépanges, dans les Vosges. Un mystérieux correspondant anonyme revendiquait alors le crime, invoquant la vengeance. L'énigme allait passionner l'opinion et déchaîner les médias. Deux interprétations allaient se disputer la faveur des journalistes, à défaut de celle de la justice : l'assassin serait l'oncle de l'enfant ou la mère elle-même, Christine Villemin. Au bout du compte, si l'on fait abstraction du drame vécu par les parents - mais le peut-on vraiment ? -, l'affaire Grégory restera dans la mémoire comme une forme moderne de procès en sorcellerie et un cas exemplaire de surenchère médiatique. Gros plan, vingt ans après les faits.
Christian Ranucci : l'énigme du pull-over rouge
Le lundi 3 juin 1974, Marie-Dolorès Rambla, 8 ans, est enlevée près de chez elle, puis tuée. Un certain Christian Ranucci est interpellé et passe aux aveux après 19 heures de garde à vue. La disparition et le meurtre de l'enfant sont médiatisés à l'extrême. Alors que Ranucci est interrogé par la police, certains quotidiens annoncent d'emblée «l'arrestation du meurtrier». Et avant même son inculpation, son châtiment : la peine de mort. Le procès débute le 9 mars 1976 devant la cour d'assises d'Aix-en-Provence. Après deux jours de débats, Christian Ranucci est condamné à mort. Il est exécuté le 28 juillet 1976. En 1978, Gilles Perrault publie «Le Pull-over rouge», une minutieuse contre-enquête. Il parvient à faire naître le doute sur la culpabilité de l'accusé. Retour sur une affaire qui continue de faire couler beaucoup d'encre.
L'assassinat du juge Michel
Le 21 octobre 1981, le juge Pierre Michel, 38 ans, est assassiné de trois coups de revolver tirés à bout portant alors qu'il regagnait son domicile. Ce jeune magistrat plein de fougue était connu pour l'opiniâtreté avec laquelle il luttait contre les barons de la drogue de la fameuse «French connexion». Ce document tente de faire revivre, dans le climat de la France d'alors, les circonstances de ce drame. Il est en effet de notoriété publique que le juge Michel était en train de démanteler un important réseau de trafic d'héroïne à Saint-Maximin, dans le Var, et qu'il était sur le point de faire «tomber» Gaëtan Zampa, le célèbre parrain marseillais.
Christine Malèvre : la mort au bout de l'aiguille
Christine Malèvre a comparu en janvier 2003 devant la cour d'assises de Versailles pour sept assassinats. Ce qui est rapidement devenu une affaire particulièrement médiatique recèle encore de nombreuses zones d'ombre. L'histoire de cette infirmière, qui a mis fin à la vie de certains de ses patients, a défrayé la chronique depuis 1998, époque où l'affaire éclate dans les médias. Considérée au départ dans l'opinion comme une femme courageuse, décidée à placer l'euthanasie, pratiquée officieusement, sur le devant de la scène médiatique, Christine Malèvre a changé d'image quand certaines révélations ont été faites dans la presse. Plusieurs déclarations en provenance de l'entourage décrivaient en effet l'infirmière comme une personne manipulatrice, capable de commettre des actes extrêmes.
Patrick Dils:Marathon pour un acquittement
1987. Deux enfants ont été assassinés. Patrick Dils, seize ans, est rapidement arrêté par les forces de police. Le jeune homme est accusé d'avoir tué les enfants à coup de pierres. Après une longue garde à vue de trente heures, Patrick finit par avouer les deux meurtres aux enquêteurs qui l'interrogent. Renfermé et influençable, Patrick Dils est jugé et condamné. Quinze ans plus tard, sur la foi de preuves et de nouveaux témoignages, il finit par être acquitté puis remis en liberté. Les interventions d'enquêteurs, de journalistes, de Patrick Dils lui-même, de sa famille et de ses avocats mettent en lumière la toute-puissance de l'aveu, toujours appellé «la reine des preuves» dans le système juridique français actuel.
Jean-Louis Turquin:Voyage au bout de la haine
Un corps qui n'a jamais été retrouvé Des aveux qui ne sont jamais arrivés Comme beaucoup d'autres affaires relatées avec brio par l'équipe d'historiens du crime de Christophe Hondelatte, celle de Jean-Louis Turquin interpelle. Dans Voyage au bout de la haine, Marie-Sophie Tellier, Bernard Faroux et Christian Gerin reconstituent à plusieurs voix et points de vue une tragédie sanctionnée par 20 ans de réclusion par la cour d'assises de Nice, le 22 mars 1997. Le vétérinaire a été jugé coupable du meurtre de son fils unique, Charles-Edouard.
François Besse:lieutenant de Mesrine
En 2002, François Besse est condamné à huit ans de prison. Le réquisitoire peut paraître surprenant pour ce multirécidiviste de l'évasion. L'ancien bras droit de Jacques Mesrine avait, en effet, été condamné à mort au cours des années 1970. Depuis, son parcours peut se résumer à une série d'incarcérations dans les prisons les plus célèbres de France, de Belgique ou d'Espagne. Ces emprisonnements ont souvent été rapidement suivis par des évasions toutes plus spectaculaires les unes que les autres. Entre ses escapades des quartiers de haute sécurité et l'intervention d'un complice armé pour le faire sortir du tribunal, le parcours de ce truand est retracé des années 1970 à sa dernière arrestation.
Marc Dutroux : le démon belge
Le 15 août 1996, la Belgique et l'Europe entière découvrent le nom et le visage de Marc Dutroux. Ce jour-là, on retrouve deux fillettes : Sabine, 12 ans, et Laetitia, 14 ans, disparues l'une depuis deux mois, l'autre depuis une semaine. Elles sont vivantes, mais ont subi des abus sexuels durant leur détention dans une cave. Dutroux est déjà bien connu des services de police, notamment pour des actes de pédophilie. La liste de ses victimes est impressionnante. La Belgique s'interroge : pourquoi avoir remis en liberté Dutroux alors qu'il avait déjà, en 1989, enlevé et violé cinq jeunes filles ? Au terme d'un procès riche en rebondissements, il a été condamné à la prison à perpétuité.